Affichage des articles triés par pertinence pour la requête environs /. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête environs /. Trier par date Afficher tous les articles

Creully sur Seulles - Un médecin herboriste de Creully: Romain Monin

Monin Romain - Oeuvre de Charles Boileux

Romain Monin est né à Creully (Calvados) en mars 1783. Son père, premier magistrat de la localité a été assassiné par les Chouans.Il exerça la médecine avec succès à Saint-Pétersbourg ; il quitta cette ville à la fin de 1829, et vint se fixer à Blois. Son goût pour la botanique l'amena à entrer en relation avec les botanistes du pays et plus particulièrement avec l'abbé Lefrou, auquel il avait été recommandé par Aucher-Eloi qu'il avait connu peu de temps avant son départ de Saint-Pétersbourg.
Acte de naissance

Le docteur Monin ne fit guère de médecine à Blois qu'en faveur des pauvres, et presque tout son temps se trouva ainsi absorbé par son œuvre de dévouement. Il consacra les rares loisirs qui lui étaient faits à explorer les environs immédiats de Blois et sut y découvrir un bon nombre d'espèces intéressantes ; il servit souvent de guide aux botanistes de passage à Blois, qui trouvaient toujours auprès de lui l'accueil le plus bienveillant.

Vers 1852, le docteur Monin perdit complètement la vue, rien ne pouvait lui être plus 
sensible ; la botanique était devenue pour lui une véritable passion ; il avait commencé depuis plusieurs années une flore bryologique des environs de Blois, et tout d'un coup il se voyait contraint d'abandonner ses chers travaux. C'est alors qu'il trouva dans madame Monin, la compagne, dévouée de sa vie, un aide et un collaborateur ; elle apprit à connaître les plantes, pour être à même d'en causer avec son mari et le tenir, autant que possible, au courant du mouvement scientifique de l'époque. C'est avec son concours que le docteur Monin put mettre dans un ordre excellent le bel herbier de France et celui de Loir-et-Cher, qu'il destinait depuis longtemps au Musée de la ville de Blois, en même temps qu'il rédigea un catalogue des plantes des environs de Blois et même une florule bryologique locale, avec les figures des genres ; ces deux manuscrits ont été donnés au Musée de Blois en même temps que l'herbier et un certain nombre de volumes précieux, parmi lesquels il faut citer plusieurs des grands ouvrages à planches, de Jacquin et de Pallas.

Le docteur Monin est mort à Blois, le 26 juillet 1860, laissant de grands souvenirs de désintéressement et de dévouement dans la ville où il était venu se fixer.

Durant son séjour à Saint-Pétersbourg, il s'était lié avec les botanistes russes les plus en renom, et il reçut d'eux un grand nombre de plantes très peu répandues à cette époque dans les herbiers. C'est ainsi que de Prescott lui donna des plantes de l'Altaï ; Fischer une grande quantité de plantes de Sibérie ; Turczaninoff lui fit parvenir à Blois presque tous les types du Flora Baicalensi-Dahurica.

 Plus tard, le docteur Monin, qui s'efforçait avant tout de constituer un herbier de France aussi complet que possible, échangea presque toutes les plantes qu'il avait récoltées lui-même en Russie et celles qu'il avait reçues de Sibérie. La plus grande partie alla enrichir le grand herbier de M. Lenormand qui, de son côté, lui donna plus de 2 000 plantes de France. Parmi les plantes les plus intéressantes, découvertes par le docteur Monin, en Loir-et-Cher, il faut citer : Draba muralis, aux Ponts Chartrains ; Hypericum montanum, au bois de Briou ; Trifolium maritimum, à Saint-Lubin : Myosotis sylvalica, à Onzain ; Chaiturus marrubiastrum, à Saint-Laurent-des-Eaux : Euphorbia Gerardiana, au Tertre-Blanc ; Tragus racemosus, à Veuves ; Crypsis alopecuroides, dans les sables de la Loire, etc., etc.
Acte de naissance



 




1789 - Les doléances des paroissiens de Villiers le Sec (Creully sur Seulles)

Courant janvier 1789 un règlement royal est adressé par le pouvoir aux agents du roi afin d'organiser les élections des députés aux Etats-Généraux.
La préparation des élections avait apaisé les campagnes. Il semble qu'il n'y est pas eu véritablement de campagne électorale de la part du pouvoir royal. Par contre à l'échelle régionale, il semble certain que des organisations aient agi en répandant des modèles de revendications et de doléances à travers le pays.
Parallèlement à ces élections, de grands efforts de concertation et de rédaction sont accomplis dans tout le royaume pour apporter une réponse au roi sur les dysfonctionnements de son royaume et les doléances de ses sujets. Dès janvier, dans toutes les paroisses de France, se rédigent les cahiers de paroisses qui, regroupés, mis en forme et résumés lors des assemblées de bailliage deviendront les cahiers de doléances avec lesquels les députés élus monteront à Versailles.

Le texte ci-dessus est sans rectifications ortho grammaticales.

    Cahier de doléances de la paroisse de Villiers-le-Sec     (1er mars 1789) :

« La suppression des gabelles, des aides, des commis et fermiers généraux ; simplifier le cours de la justice et en ôter ses alentours dangereux qui peut empêcher les mal­heureux de soutenir une bonne cause et mettre tout le monde à portée de faire valoir ses droits ; une juste  répartition des impôts où l’équité préside ; la suppression de toutes les dîmes insolides acquises par des voies injustes ; les paroisses sur le bord de la mer su­jettes aux gardes côtes étant infiniment chargées par la levée des matelots canonniers auxiliaires, soient aidées par toutes les paroisses de cinq lieues aux environs; de pouvoir faire usage de l’eau de mer tant pour fruc­tifier la terre que pour servir aux malheureux, et qui ne soient plus en butte à cette ville canaille d’archers qui leur cassent leurs vases et qui très souvent leurs font payer une amande, étant la plupart sans pain et obligé souvent de fuir leurs pays pour se soustraire aux condamnations qu’ils obtiennent contre eux à leur injuste tribunal; la diminution des droits de contrôle; la destruction des fuyes (volières), colombiers, pigeons et ga­rennes ; bien des paroisses demandent à faire des grands chemins, mais nous voulons faire voir l’utilité indispensable de celui que demande la paroisse de Villiers-le-Sec : Il est déjà commencé ; il va de ville en bourg de Bayeux à La Délivrande et au bourg de Creully ; c’est par ce chemin là que tous les habitants du bord de la mer qui sont sans bois ni cidre sont obligés de passer pour aller les chercher sept ou huit lieues de l’autre côté de Bayeux ; c’est par cette même route que le carreau pris aux environs de Creully passe journellement pour la ville de Bayeux et s’est environs ; enfin, c’est par cette même route que passe toute les huîtres partant de Grandville à Courseulles pour les for­tifier dans les parcs à Courseulles, afin de les rendre à Paris, qui cause un dommage considérable aux bords du chemin, les voituriers passant aux travers des terres ensemencées pour éviter le mauvais chemin écrasé par les voitures qui passent par-là continuellement, quoique cette route soit toujours entretenue par les bords ; quoiqu’on paye pour les chemins, nous som­mes toujours exposés aux frais du bureau des finances. » 
De l’écriture de Pierre Le Bault, signataire.

Le bon Louis Félix Etienne Turgot de Lantheuil selon le "Haro".



En novembre 1839, un nouveau journal voit le jour : Le Haro, National Normand, qui jouera un rôle de premier plan dans la vie caennaise et ses environs. Après avoir ajouté la mention « Journal Républicain » à son titre, sa parution sera suspendue par arrêté du préfet du Calvados en date du 4 décembre 1851 Les "extrémistes" de Caen et des environs y trouvèrent des articles en faveur de la République. Il ne dissimule pas ses opinions. Des articles véhéments attireront l'attention de l'administration, entraînant des procès et des condamnations. Malgré cela, Le Haro connaîtra un vif succès.
C'est dans le numéro du 31 décembre 1843 que j'ai trouvé ce compte-rendu sur la vie festive de la petite localité de Lantheuil, près de Creully.

Lantheuil— Les sommités parisiennes, pairs, ministres, ar­tistes, députés, etc., font comme les princes ; elles voyagent ou se livrent aux doux plaisirs de la villégiature. Les campagnes se ravi­vent et prennent parfois un air de fête par suite de ces voyages. C’est ce qui est arrivé dimanche dernier à Lantheuil, où se trouve en ce moment un pair de France qui dans la dernière session a eu le courage, au palais du Luxembourg, d’interpeller plusieurs fois le ministère, et de prendre en main la défense des intérêts de la France.
Une réunion de famille, de voisins et d’amis, nous écrit un de nos correspondants, a eu lieu à Lantheuil, pour fêter ce pair qui se nomme Louis. Le bruit s’étant répandu à l’avance qu’un feu d’artifice devait être tiré, les habitants des communes voisines étaient accourus aux environs de Lantheuil pour jouir de ce spec­tacle agréable et nouveau pour la plupart d’entre eux. Le feu d’ar­tifice a été suivi du départ d’un fort joli Ballon aux trois couleurs, qui a parfaitement réussi. Le feu d’artifice et le ballon avaient été confectionnés par M. Fleury, artificier à Caen.

Le château de Lantheuil

Au reste, l’honorable pair dont nous parlons marque son pas­sage à Lantheuil par des bienfaits ; il règne dans cette commune, depuis quelques jours, une espèce d’épidémie. M de ***** (1) a mis à la disposition des habitants un médecin, un pharmacien, et de plus il donne chez lui tout ce qui peut être utile pour les malades et les convalescents. De pareils traits sont assez rares pour que nous nous hasardions à blesser même la modestie du bienfaiteur quand ses bienfaits viennent à notre connaissance.

(1) Quel est cet homme qui apportât son soutien aux habitants de Lantheuil :

Louis Félix Etienne Turgot de Sousmont – Marquis de Turgot

Il vit le jour à Bons-Tassilly dans le Calvados le 26 septembre 1796.
Pair de France le 11 octobre 1832.
Ministre des affaires étrangères (26 octobre 1851 - 28 juillet 1852).
Sénateur (29 juillet 1852).
Ambassadeur en Espagne (12 mars 1853) en suisse (21 août 1858).
Capitaine adjudant major au 1° régiment des cuirassiers de la garde royale (26 janvier 1827) démissionnaire (27 juillet 1830), réintégré (1° aout 1830) Lieutenant-colonel de la première légion de la garde nationale de Paris (16 juin 1850) Grande croix de la légion d'honneur.

Il décéda le 30 septembre 1866 à Versailles.
Il sera inhumé dans la chapelle familiale du cimetière de Lantheuil.

L'acte de décès de Louis Félix Etienne Turgot. 

Sa sépulture à Lantheuil.

Le département du Calvados décrit il y a 200 ans.


 Lors de mes recherches sur l'histoire des localités de notre contrée, je découvris un ouvrage intitulé " Panorama géographique français" datant  de 1825 et décrivant les départements de notre France.

Il est trés intéressant de lire la description de notre département du Calvados écrite voilà deux cent ans ; en voici le texte en respectant l'orhographe de l'époque.

Une précision, Je suis d'accord avec la dernière phrase de ce texte.

Chef-lieu. CAEN, à 53 lieues connu, de Paris.

Un vaisseau espagnol, nommé le Calvados, se perdit jadis dans la Manche, sur les côtes de Normandie. Il donna son nom au banc de rochers sur lequel il échoua, et celui-ci le transmit depuis au dépar­tement. Ce pays est fertile en grains, en excellents pâturages; on y récolte beaucoup de pommes à cidre. Il possède quelques ports de mer, au nombre desquels Honfleur. La dentelle, branche la plus in­téressante de l’industrie de ce département, occupe un grand nombre d'habitants à Caen, à Bayeux et à Vire, et dans leurs environs. On trouve, dans le Calvados, quelques carrières de pierres à chaux et d’ardoises, comme aussi des mines de tourbe et de charbon.


CAEN, préfecture, est situé au confluent de l'Odon avec l’Orne, qui forme un petit port de mer. Cette ville est grande, bien bâtie et très riche. Elle doit son origine â un château que bâtit Guillaume-le-Conquérant ; et cependant on trouva, en creusant son port, des médailles romaines des Constantins. Une grosse baleine vint y échouer dans le septième siècle. On remarque à Caen l’hôtel-de-ville, la pyramide de Saint-Pierre, le palais de justice, la place royale, le jardin botanique, une riche bibliothèque, le Cours-la-Reine, le collège, et le tombeau de la reine Mathilde. C’est la patrie de Malherbe, de Huet, Savary, Sarrazin, Tanneguy-le-Fèvre, Bois-Robert, Malfilâtre, Segrais , Porée , Fontenay , de Lord Bolingbrocke, et de Mme Dacier. Caen possède aussi une académie, une société d’agriculture. C’est une ville com­merçante et des plus industrieuses ; ses bains sont fréquentés. — Le village d’Allemagne, près de là, offre une carrière de pierres de taille, où l’on a trouvé un squelette de crocodile fossile. — Neuilly, près d’Evrecy, fabrique des fromages de Hollande. — Troarn, contient à Saint-Pair un superbe établissement pour la culture des plantes étrangères. — Tilly-sur-Seule, connu pour son beurre salé, a des papeteries. — Creuilly renferme de très belles halles ; son vieux châ­teau est très fort. C’est à Courseule, vers le nord, que l’on met par­quer une grande partie des huîtres de Cancale. — Au nord de Douvres est l'ancien pèlerinage de la Délivrande.

Sous-préfectures : Bayeux, Vire, Falaise, Lisieux , Pont-l’Evêque.

BAYEUX , patrie de Mansard, est cité pour ses fabriques de den­telles, de siamoises,de calicots, ses teintures, son commerce d’ognons de fleurs, etc. Cette ville est assez bien bâtie sur l’Aure ; on y re­marque la tour de l’horloge et la tapisserie de la reine Mathilde, offrant l’histoire de Guillaume-le-Conquérant. On attribue la fondation de Bayeux à Bélus II, roi de Babylone, et plus communément à Jules César. Ravagée par les Normands et les Anglais, elle ne con­serve rien de son antiquité. On a trouvé, aux environs, des urnes ci­néraires gauloises. — Isigny, sur la Vire, près des passages du petit et du grand Vay, est renommé pour son beurre et son cidre. — Le château-fort de Balleroy est de Mansard. C’est dans la fosse du Soucy, que l’Aure et la Drôme se perdent pour reparaître au Port-en-Bessin.

VIRE fabrique des draps, des papiers, des réseaux de fil et de soie. Cette ville fut donnée en otage pour la rançon du roi de France, pris à la bataille de Poitiers. Elle fut cruellement ravagée par les hugue­nots. Vire fait partie de l’ancien Bocage ; ses églises et son Hôtel-Dieu sont remarquables. Olivier Bassecourt, poète né à Vire, fit plusieurs chansons appelées dans le pays Vaux-de-Vire d’où vaudeville. — Le bourg d’Aulnay était jadis célèbre par son abbaye. — Chenedollè, qui vit naître l’auteur du Génie de l’homme, est voisin de Vassy, bourg brûlé en 18o3. — Condé-sur-Noireau, bourg fort industrieux, possède des ruines romaines.

FALAISE, patrie de Guillaume-le-Conquérant, est industrieuse et commerçante. Sa foire de Guibray est des plus considérables. On a découvert, près de là, en déracinant un if, un amas de têtes hu­maines.

LISIEUX, sur la Touque, jadis capitale des Lyobiens, est une ville très ancienne ; ses rues sont larges, ses maisons en bois ; on y re­marque l’ancien évêché. Le généreux Hennuyer y résida. — Livarot est connu pour ses fromages.

PONT-L'EVEQUE, patrie de la Place et de Thouret, fait commerce de beurre et de fromages excellents. Honfleur, au nord, est la ville la plus considérable de l’arrondissement. Patrie de Ganneville, Chuot et Lelièvre, navigateurs célèbres ; cette ville est ancienne, placée sur la rive gauche de l’embouchure de la Seine, vis-à-vis le Havre ; son port est fréquenté, ses relations avec les colonies sont fort étendues. Cette place, jadis très forte, subit plusieurs sièges.

Les femmes de Caen et du Calvados passent pour être des plus belles.

Il y a 17 ans, j'eus envie de partager mes recherches historiques.

Originaire de Creully, l'une de mes passions consiste à collectionner des documents anciens et des objets liés à cette localité du Calvados.
Mon unique objectif est de rassembler et de partager.
J'aspire à réunir un maximum d'informations sur l'histoire de Creully-sur-Seulles et de ses environs, que ce soit en ce qui concerne les châteaux, les églises, mais aussi la vie communale, ses habitants, les industries, la coopérative agricole, les moulins, les artisans, les commerces, la compagnie des sapeurs-pompiers, et bien d'autres aspects encore.
Je souhaite partager mes découvertes avec un public plus vaste, permettant ainsi à davantage de personnes de se familiariser avec le passé de la région.
Il y a de cela 17 ans, j'ai créé mon blog dans le but de faciliter cette démarche de partage. Aujourd'hui, une nouvelle page se tourne : à la demande de nombreux internautes, mon blog évolue pour devenir « Creully sur Seulles et ses environs ».
Afin de rendre la consultation de mes articles plus aisée (il y en a plus de 1500), un moteur de recherche interne est disponible.
Je suis constamment à la recherche de nouvelles pièces en explorant les archives départementales, notamment celles du Calvados, ainsi que les archives des évêchés. Je me rends également dans différentes bibliothèques, notamment à Caen et Bayeux, ainsi qu'à la Bibliothèque nationale, tout en consultant les journaux et les revues des décennies précédentes. La participation des internautes est précieuse grâce aux prêts de documents, notamment de photos.

Creully - Dans le "Sac à dos" de G.Migeon

Un livre datant du début des années 1900, "Sac à dos",  décrit des paysages de France et d'Algérie.
Un article et une gravure ont pour thème le château de Creully, vous les trouverez ci-dessous.

Il est deux excursions que les baigneurs qui fréquentent l'été les plages normandes des environs de Caen ne peuvent se dispenser de faire : visiter Creully et Fontaine-Henry, dont les châteaux, construits à des époques différentes, conservent chacun un caractère bien particulier ; celui de Creully, par sa position et ses défenses, est un curieux vestige de la féodalité ; celui de Fontaine-Henry, un beau spécimen de l'architecture de la renaissance.

On s'y rend de Courseulles, petit port de cabotage, célèbre par ses parcs d'huîtres ; situé à l'embouchure de la Seulles, un fleuve minuscule, il possède une jolie plage, un port fréquenté par des navires de tous pays, et des environs boisés et fort pittoresques.
En quittant Courseulles, la route qui mène à Creully s'élève en pente douce jusqu'à un vaste plateau d'où l'on jouit d'une vue magnifique : en face, la mer, aux teintes glauques ; dans le bas, Courseulles, avec son port et son vieux château Louis XIII ; puis la côte où se dressent les jolis clochers de Bernières, de Saint-Aubin, de Langrune ; à droite, une vallée, formant comme un cirque de gras pâturages, que traverse le cours sinueux de la Seulles.
La route passe ensuite à Banville, un petit village perdu dans des bouquets d'arbres, puis à Tierceville, où elle bifurque à gauche, pour monter jusque sur la hauteur dont la Seulles baigne le pied, et sur laquelle s'étend Creully et son vieux château.
On débouche sur une vaste place ; au fond s'élève l'église, très petite, mais fort remarquable, du milieu du XIIe siècle, et dont les voûtes sont ornées de nervures romanes du style le plus pur. Cette église servait jadis de sépulture aux puissants barons de Creully ; on y voit encore le tombeau d'Antoine III et d'Antoinette II de Sillans. Sous le chœur, dans une sorte de crypte, on conserve quelques fragments des autres sépultures.
A droite de la place de l'église s'ouvre une petite grille donnant accès sur une allée plantée d'arbres, resserrée entre deux murs, et qui aboutit à ce qui devait être autrefois la cour d'honneur ; on y accède en franchissant un pont jeté sur les anciens fossés.
De la cour d'honneur, transformée en un fort beau jardin, on aperçoit la façade principale du château: un grand mur, percé de rares fenêtres, au sommet crénelé et flanqué d'une tourelle demi-circulaire, se terminant par une coupole. Au-dessus du toit, on voit le haut du donjon. Toute cette partie de l'édifice date du XVIe siècle.

 
Du côté opposé, les murs du château descendent à pic jusque sur les bords de la Seulles ; à la hauteur du premier étage s'étend une terrasse au parapet crénelé, sur laquelle s'élève le donjon, haute tourelle du XVe siècle, et une élégante cheminée à moulures du XIVe siècle. Comme on le voit, ces constructions sont complexes ; elles se dressent sur des caves voûtées, à nervures romanes qui sont la partie la plus curieuse de l'édifice. Dans la salle des gardes, on voit une cheminée de proportions colossales, et dans toutes les pièces du rez-de-chaussée, on retrouve les pièces voûtées de l'époque romane.
Les barons de Creully jouèrent un rôle considérable sous les règnes de Guillaume le Conquérant et de ses successeurs. En 1108, le château appartenait à Robert de Kent, fils naturel de Henry Ier ; plus tard, il eut pour seigneur un Glocester ; ses propriétaires avaient la réputation de barons pillards et batailleurs, sur lesquels on raconte maintes histoires terribles, entre autres, celle d'un certain baron qui, mécontent des procédés de l'évêque de Bayeux, mit le feu aux quatre coins de la ville et la réduisit en cendres.
Au XIVe siècle, les Anglais s'emparèrent du château, bien que Richard de Creully l'eût fait en partie démanteler par précaution ; quelques mois après, le château fut repris, et la garnison anglaise massacrée.
Vers le commencement du XVIe siècle, le château de Creully passa dans la famille des Sillans ; plus tard, il devint la propriété de Colbert ; maintenant il appartient à Mme Paysan Duclos, qui l'entretient avec un art et un soin tout particuliers.
Le château avait jadis des oubliettes, souterrain maintenant bouché, et qui, dit-on, passait sous la Seulles et communiquait avec le château de Courseulles.
 
 






 

1914-1918 - Creully sur Seulles, Lantheuil, un arbre (généalogique) belge, nommé Gildemyn, développa une branche.

La construction d'un petit séminaire débute en 1824 à Villiers le Sec. Il accueillera des jeunes se destinant à la prêtrise.
Il fonctionnera jusqu’en 1905, où il doit fermer ses portes, suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.
La Première Guerre mondiale débute. La Belgique est très vite envahie, poussant vers la France un flot de civils dont un grand nombre vont se réfugier en Normandie, particulièrement dans le Calvados.
C’est ainsi que le 8 décembre 1916, le petit séminaire de Villiers-le-Sec accueille ses premiers blessés convalescents. 8218 soldats belges y seront hospitalisés avant qu’il ne ferme ses portes le 27 décembre 1918.

Un petit chemin qui s’enfonce dans la campagne, longe le mur ouest de l’ancien hôpital. Il est appelé depuis la fin de la Première Guerre mondiale : « Le chemin des veuves ».
Plusieurs femmes de la commune et des environs, dont les époux étaient partis à la guerre et pour certains décédés au combat, venaient dans ce chemin « se consoler » dans les bras des soldats belges convalescents.
Mais des jeunes filles célibataires des environs venaient-elles aussi à Villiers le Sec ?
Un jour, une jeune habitante de Lantheuil, un village au sud de Creully, rencontra un militaire belge nommé Léopold. Ainsi une branche de la famille Gildemyn, belge, se développa dans notre contrée. Un des rameaux, Serge,  devint mon témoin à mon mariage.


Acte de mariage de Léopold Gildemyn et de Clotilde Saint Martin.
L'église de Lantheuil en 1918
Ils firent beaucoup d'enfants… 
Recensement de la population de Lantheuil de 1936

Un conte de Noël des environs de Creully ( Creully sur Seulles ) : L'enfant Louis.


La campagne du Bessin apparaissait comme un tableau où les arbres dénudés, s'élevant d'un sol de neige, tendaient leurs branches vers un ciel d'un bleu d'août. Et pourtant nous sommes en décembre 1846, plus précisément le 24 ; jour qui disparaîtra parmi les taillis à l'Ouest de notre région pour laisser la place à une nuit de fête religieuse : Noël.
Dans un petit village non loin de Creully qui venait de se remettre d'un grave incendie un enfant errait.
Chiffons de laine aux pieds sans sa mère disparue dans la Seulles au début de l'année. Son père, il ne l'avait jamais connu.
Agé de 9 ans, Louis, un prénom de roi, vivait dans une pièce débarras au fond d'une cour de ferme à la sortie du village. Les fermiers le recueillirent après la mort de sa mère. Elle y travaillait à l'entretien de l'habitation et à divers ouvrages.
Louis n'était pas logé gratuitement car pendant plus de 10 heures par jour il effectuait des petits travaux plus ou moins durs pour un enfant de cet âge. Une soupe, un morceau de lard et un bout de gros pain cuit à la ferme sont le menu journalier.
Le « maître » avait offert à Louis son après-midi comme cadeau de Noël.
Louis errait...
Noël, jour de fête, mais jour de peine pour ce garçon seul.
— J'ai froid, pensa-t-il, j'ai froid.
La neige avait certainement décidé de passer Noël sur le sol du Bessin.
Louis avançait çà et là, d'un pas lent.
À l'approche de la rivière, la Seulles, il revit sa mère, sa mère qu'il adorait ; regardant le ciel un mot lui échappa :
— Maman.
L'enfant pleura.
Ses larmes allèrent rejoindre les eaux de la Seulles où sa mère périt noyée.
— Maman.
Louis se releva pour aller cueillir une branche de houx aux fruits rouges puis revint vers la rivière et la lança.
— Maman, ton Noël.
Le froid se faisait encore plus sentir, le jour baissait, Louis repartait en direction du village quand il vit la grange, un petit bâtiment de pierres servant de refuge à des bêtes pendant les bonnes saisons.
L'adolescent avança vers la grange où il pénétra.
Des gerbes de paille et de foin jonchaient le sol. Le pauvre gosse les rassembla puis s'allongea. Une douce chaleur l'enveloppa. Louis s'endormit.
Non loin de là, sur le chemin, des hommes et des femmes habillés de leurs plus beaux effets se rendaient à la messe de la nuit.
Louis dormait.
Non loin de là des hommes et des femmes vont fêter Noël ; leurs enfants participeront à la fête. Personne ne pensera à cet enfant, seul, endormi, à la sortie du village près de la Seulles.
Un beuglement de vache ou de bœuf réveilla Louis et le replaça loin des rêves mais dans la réalité.
Mais une idée naquît dans son petit cerveau.
L'adolescent se leva, quitta la grange, replaça sur ses épaules le vieux manteau et partit, cette fois, avec un but précis.
Le beuglement entendu était celui d'une vache. Ouvrant une barrière de bois à demi démolie, Louis réussit sans peine à amener la bête dans « sa » grange où après avoir ramassé une corde, il l'attacha à un anneau scellé au mur.
Puis l'enfant repartit, un peu plus loin cette fois, dans un petit bâtiment de la ferme où il logeait habituellement. Et là il trouva un âne qui sans aucune résistance se laissa mener à la grange pour y retrouver la vache.
Quelques minutes plus tard, Louis se coucha sur la paille entre l'âne et la vache.
De nouveau le sommeil l'emporta dans les songes.
Ainsi, un petit garçon qui était dans son dixième hiver, voulut passer Noël à sa manière ou plutôt à celle d'un autre enfant qui naquit il y a 2010 ans.
Louis dans ses rêves vit une femme, sa mère, plus belle que jamais, le montrant du doigt à Jésus du haut du ciel. Elle souriait à son enfant qu'elle avait aimé, qu'elle aime toujours.
Dans le royaume des rêves il vit sa mère s'approcher, de plus en plus près jusqu'à le toucher.
Il se réveilla.
— Maman, tu es là, maman.
Bien sûr les beaux rêves n'ont pas souvent une fin heureuse.
Ouvrant un peu plus les yeux, il n'aperçut pas sa mère mais une autre femme.
— Que fais-tu là l'enfant, tu vas avoir froid ?
— Je n'ai plus de parents répondit-il.
— Mais où habites-tu ?
— Je loge dans une pièce à la ferme non loin de là avec des grands qui ont oublié que j'existai en cette nuit de Noël.
— Relève toi et viens dit la femme.
Elle lui passa sur les épaules un grand châle de laine noire.
Ils ressortirent de la grange pour rejoindre un homme debout près d'une charrette sur le chemin.
L'homme interrogea :
— Où as-tu trouvé cet enfant ?
— Il dormait dans la grange sur la paille au milieu d'une vache et d'un âne.
— Comme Jésus à part que le bœuf est devenu une vache.
Oui, comme l'enfant Jésus répondit la femme que Louis malgré la nuit trouvait très belle. Elle continua :
— Il est seul au monde.
— Tu n'as pas de parents, questionna l'homme.
D'une voix tremblotante Louis regarda l'homme et dit :
— Je n'ai pas eu de père et ma mère s'est noyée il y a quelques mois dans la rivière.
L'homme monta l'enfant sur la charrette pendant que la femme faisait de même en s'adressant au gosse :
— Je ne sais pourquoi nous nous sommes arrêtés, mais une force sur prenante m'a poussé jusqu'à la grange.
Et moi qui n’aie pu avoir d'enfant je découvre un garçon qui s'appelle...
— Louis dit l'enfant.
La femme reprit :
— Un garçon qui s'appelle Louis et qui va maintenant devenir notre fils, n'est-ce pas Louis ?
— En pleurant l'enfant fit oui de la tête.
La charrette roula sur le chemin pendant deux heures puis stoppa près d'un atelier de charpentier.
Le couple et l'enfant heureux en descendirent.
La femme tenant sous son bras Louis dit à l'homme :
Joseph fait nous un bon feu dans la cheminée.
Louis entendit l'homme répondre :
— Oui Marie.

Un clic sur ce texte pour lire un autre article sur ce thème.
Un clic sur ce texte pour lire un autre article sur ce thème.
Un clic sur ce texte pour lire un autre article sur ce thème.
Un clic sur ce texte pour lire un autre article sur ce thème.